Les familles du Québec qui font l’école à la maison se demandent quels cahiers utiliser pour enseigner la lecture et l’écriture et si elles peuvent prendre des cahiers de la France. J’avais le gout d’aborder ce sujet aujourd’hui.
Toutes les méthodes ont du bon et du moins bon. Alors que certaines sont très ludiques et colorées, quelques-unes sont plates et peu illustrées! Il faut juste faire attention avec les méthodes européennes ou d’ailleurs. En lecture et en écriture, c’est la méthode syllabique comme au Québec. Toutefois, il y a des différences importantes entre le programme du Québec et celui de la France, du moins pour l’enseignement du français. Les termes de grammaire ne sont pas toujours les mêmes. Par exemple, ici on utilise CD pour le complément direct (question qui quoi), là-bas ils utilisent COD. Une grande différence, et souvent un obstacle, est le vocabulaire qui peut causer des confusions (marron pour brun, cartable pour sac d’école…). De plus, l’écriture cursive est très différente. Il faut prévoir des adaptations. J’aime bien les Alphas pour son côté ludique et parce qu’ils ont fourni les cartes avec la calligraphie pour le Québec, mais je dois l’adapter pour mes enseignements, à cause du vocabulaire.
Pour le cahier, d’une part, il faut aussi comprendre que, comme pour toute méthode, le cahier sert de support à l’enseignant. Tout n’y est pas. L’enseignant fait une grande part devant la classe en travaillant les sons. Cette partie n’est pas dans les cahiers de l’élève. Il faut soit l’avoir appris dans la formation, soit acheter le guide de l’enseignant et prendre le temps de bien lire la démarche d’enseignement proposée. Ce n’est pas si évident que ça en a l’air, même quand on est dans l’enseignement, et ça demande une bonne préparation!!!
D’autre part, un même cahier ne peut pas convenir à tous. Ce n’est pas parce qu’une famille a aimé un cahier que les autres l’aimeront. Il faut en feuilleter plusieurs, les essayer et trouver ce qui convient à chacun de nos enfants. Tous les enfants n’apprennent pas de la même façon. C’est la force d’un ou d’une enseignante d’adapter son enseignement pour que tous les enfants apprennent dans sa classe. À la maison, c’est aussi ce principe qui doit s’appliquer. Il faut trouver la façon dont l’enfant comprend le mieux et cela implique parfois quelques cahiers mis de côté avant de trouver le bon.
Finalement, le rythme de l’enfant est différent d’un à l’autre. Certains sont précoces et apprennent rapidement, d’autres ont besoin de quelques semaines, quelques mois ou quelques années pour comprendre. Il n’est pas si rare de voir des élèves maitriser la lecture en 2e année, ou au-delà s’ils ont un trouble d’apprentissage. Ça ne veut pas dire qu’il faut laisser aller. Une intervention spécialisée ou une rééducation peut être nécessaire pour éviter d’empirer la situation et de miner l’estime de soi de l’enfant. Difficultés de l’enfant, enseignement non adapté pour lui? N’hésitez pas à consulter en orthopédagogie ou en orthophonie. Ces professionnelles pourront vous aider.
Michèle Potvin, orthopédagogue
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