Qui consulter pour évaluer?

Plusieurs facteurs vont influencer la décision des parents, dont le coût au privé qui varie de 800 $ à plus de 2000 $, selon les professionnels impliqués, le type d’évaluation et la gravité du trouble. Des cliniques publiques dans les hôpitaux sont aussi accessibles pour évaluer un trouble d’apprentissage global avec la référence d’un médecin et un rapport orthopédagogique.

L’évaluation d’un élève qui présente des difficultés d’apprentissage (lecture, écriture, math) n’est pas un acte réservé. L’orthopédagogue peut alors évaluer tout ce qui touche au rendement en lecture, en écriture et en mathématique. Elle peut donc évaluer s’il y a présence d’indicateurs de la dyslexie, mais pas du TDA/H qui relève de la psychologie.

Par contre, elle ne peut pas émettre de diagnostic, car seul le médecin peut le faire.

 

Compétences en évaluation de l’orthopédagogue

L’orthopédagogie est une spécialisation du Québec et de la Belgique. Au Québec, selon la définition de L’ADOQ, l’orthopédagogue « dépiste, identifie et évalue les difficultés et les troubles d’apprentissage scolaire dans le domaine du langage parlé et écrit, du raisonnement logico-mathématique et du développement psychomoteur » (Office des professions, 2014) et procède à une rééducation.

L’orthopédagogue, au Québec, effectue une évaluation approfondie des forces et des lacunes de l’élève dans le but de mieux aider ce dernier. Contrairement aux autres professionnels qui n’utilisent que des tests standardisés qui évaluent de façon quantitative (rangs centiles), l’orthopédagogue procède en plus à une évaluation qualitative (analyse des erreurs, questions sur le dialogue interne…) dans une démarche de résolution de problèmes, afin de donner un portrait plus juste des difficultés et des besoins de l’élève.

Par contre, il faut savoir que n’importe qui pourrait s’improviser orthopédagogue, puisqu’il n’existe pas d’ordre professionnel pour les orthopédagogues. Le public doit donc être vigilant et poser des questions. Les orthopédagogues qui ont obtenu le baccalauréat en orthopédagogie ont reçu une formation en évaluation. Celles et ceux qui ont obtenu un baccalauréat en adaptation scolaire et sociale ont été formés en enseignement et en intervention. Il leur faut poursuivre une formation complémentaire de 2e cycle pour aller chercher les cours en évaluation.

 

L’évaluation orthopédagogique

Comme le rapporte le comité d’experts qui s’est penché sur le rôle des orthopédagogues, « L’évaluation orthopédagogique prend la forme d’une démarche de résolution de problèmes. Elle est réalisée dans un processus dynamique d’alternance entre l’évaluation et l’intervention […] » (OPQ, 2014) afin de valider si les symptômes persistent malgré une intervention ciblée. L’évaluation est alors réorientée selon les résultats obtenus jusqu’à ce que l’orthopédagogue parvienne à formuler une hypothèse finale pour déterminer quels processus cognitifs et métacognitifs sont inefficaces et quels autres facteurs sont en cause dans le trouble d’apprentissage.

Line Laplante, une experte en dyslexie qui fait partie du comité d’experts, souligne «qu’étant donné que le trouble spécifique des apprentissages de la lecture (dyslexie) et de l’écriture (dysorthographie) concernent les apprentissages scolaires, et que de nombreuses variables peuvent contribuer au profil de difficultés observé dont les interventions orthopédagogiques mises en œuvre, un rapport d’évaluation orthopédagogique devrait être exigé pour identifier (ou diagnostiquer) ce(s) type(s) de trouble(s) d’apprentissage. Cela permettrait notamment de réduire les risques de « faux positifs » et des « faux négatifs » dans l’identification. Dans la même veine, d’autres experts ont mentionné qu’il serait nécessaire de tenir compte de l’évaluation et des interventions orthopédagogiques dans une démarche d’identification d’un trouble d’apprentissage.» (OPQ, 2014)

 

Quand consulter?

Si votre enfant :

  • travaille très fort… pour obtenir de faibles résultats (on peut commencer à s’inquiéter avec des notes inférieures à 70 % au primaire et à 65 % au secondaire);
  • progresse très lentement et prend du retard dans ses apprentissages;
  • a perdu son estime de soi et se traite d’incapable;
  • perd peu à peu son intérêt pour l’école.

Consultez sans tarder pour éviter que le retard ne s’aggrave!

 

Références

Office des professions du Québec (OPQ) (2014). La situation des orthopédagogues au Québec. Groupe de travail sur le rôle des orthopédagogues dans l’évaluation des troubles d’apprentissage. Québec, Canada : Office des professions du Québec. Document téléchargé sur : https://www.opq.gouv.qc.ca/fileadmin/ documents/Systeme_professionnel/PL_21/2014_Rapport_orthopedagogues.pdf

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